25 août 2016

Le sel toujours sur la selette...


Trop de sel nuit à la santé, mais pas assez également !

"Sel et risque cardiovasculaire : tout dépend de la pression artérielle !
 
Plusieurs études de cohorte ont montré une relation en U entre l’apport sodé et la morbimortalité cardiovasculaire. Le risque cardiovasculaire augmente si la consommation en sel est élevée. Ceci est également vrai si l’apport sodé est faible. Cela a été montré dans différentes populations (diabétiques, patients avec maladies vasculaires, population générale). Une méta-analyse de 23 études épidémiologiques a rapporté cette courbe en U (1).

L’objet de ce travail était de comparer l’effet du sel alimentaire sur les évènements cardiovasculaires dans 2 populations : les hypertendus (HTA) et les normotendus. Les auteurs ont repris les données de patients inclus dans 4 études internationales prospectives : PURE, étude épidémiologique en cours avec suivi d’une cohorte de 156 000 patients âgés de 35 à 70 ans, dont 100 000 ont eu un dosage urinaire de sodium ; EPIDREAM, étude prospective d’une cohorte de 17 000 individus âgés de 18 à 85 ans, où ont été appariés des cas (n =478) et des contrôles (n = 2 372) ; ONTARGET comparant les effets du ramipril (10 mg/j), du telmisartan (80 mg/j) et d’une combinaison des 2 chez 25 620 patients atteints de maladies vasculaires ou de diabète à haut risque ; TRANSCEND comparant telmisartan (80 mg/j) versus placebo chez 5  926 patients à haut risque intolérants aux IEC.

Taille, poids, deux mesures de pression artérielle (PA) en position assise après 5 minutes de repos ont été prises en compte. Les HTA ont été définies par une PA supérieure ou égale à 140-90 mmHg, ou par la prise d’un traitement antiHTA. La consommation de sel a été évaluée sur l’excrétion de sel urinaire quotidienne estimée d’après la mesure du sodium urinaire d’un échantillon d’urines de la nuit. Le critère primaire d’évaluation était composite : décès, infarctus du myocarde, AVC, insuffisance cardiaque.

Ce travail a inclus plus de 63 000 hypertendus et plus de 69 000 normotendus, dont 74 %  sans antécédent cardiovasculaire et 89 % de non diabétiques. L’âge moyen était de 58,6 ans chez les hypertendus et 50,5 ans chez les normotendus. Le sodium urinaire moyen estimé était de 4,956 g/j en cas d’HTA et 4,823 g/j chez les normotendus (p inférieur à 0,001).
Courbe en U pour les hypertendus mais pour les normotendus, c’est la basse consommation qui est néfaste !

Trois catégories ont été définies selon la consommation de sel : élevée (7g et +/j), modérée (4-5 g/j), faible ( moins de 3  g/j).

Parmi les hypertendus, les patients entrant dans les catégories 7 g et +/j, et moins de 3 g/j ont été comparés à ceux de la catégorie 4-5 g/j. Dans les 2 groupes de niveau d’apport de sel élevé et bas, le risque cardiovasculaire est augmenté (Hazard Ratio [HR] 1,23  intervalle de confiance à 95 % [IC] 1,11-1,37, p < 0,001 pour le er groupe, HR 1,34 (1,23-1,47) p < 0,0001 pour le 2ème groupe.

Chez les normotendus, dans la catégorie 7 g et +/j, il n’y a pas d’augmentation du risque cardiovasculaire, si ce n’est en cas de pathologie vasculaire (HR 0,90). En revanche, il y a augmentation du risque dans le groupe moins de 3 g/j (HR 1,26  IC (1,10-1,45), p = 0,0009.

Des résultats similaires ont été trouvés pour la mortalité totale et les évènements cardiovasculaires majeurs.

En France la consommation moyenne de sel est de 10 à 12 g/j. Une consommation modérée va de 4 à 6 g/j, dose qui est conseillée dans l’HTA.

Ajoutons que lorsque l’apport sodé est inférieur à 4 g/j, il y a une activation du système rénine/angiotensine/aldostérone et des catécholamines, ce qui au long cours est associé à une augmentation des évènements cardiovasculaires et de la mortalité.

Il existe donc bien, en ce qui concerne les apports de sodium, une courbe en U chez les hypertendus, mais chez le sujet normotendu, seul un apport sodé inférieur à 3 g/j est néfaste, tandis qu’un apport au-delà de 7 g/j ne l’est pas (le seuil au-delà duquel il le devient n’est pas connu).

Pr Marie-Claude Aumont
Références
 1 – Graudal et coll. : Compared with usual sodium intake, low- and excessive-sodium diets are associated with increased mortality : a meta-analysis. Am J Hypert 2014 ; 27 1129-37
2 - Mente et coll : Associations of urinary sodium excretion with cardiovascular events in individuals with and without hypertension : a pooled analysis of data from four studies. Lancet 2016, Publication avancée en ligne le 20 mai."
source (abonnement) : http://www.jim.fr/medecin/actualites/medicale/e-docs/sel_et_risque_cardiovasculaire_tout_depend_de_la_pression_arterielle__160609/document_actu_med.phtml






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